OU comment se rappeler de l’essentiel dans le marathon infernal qu’est notre vie de Maman Guerrière
Je te propose ici un outil très concret pour faire face à ces fameuses grooooooosses colères.
Tout est parti d’une réflexion partagée avec Maman Guerrière Ju, ma plus vieille amie, celle avec qui on gloussait en regardant les garçons à la récré, on débattait des épisodes de Sauvé par le Gong (oui, je sais, mais dans les nineties, c’était vraiment le summum du cool…) et on rêvait des Madames qu’on deviendrait un jour, sur des hauts talons et avec du rouge à lèvre très cher.
On a pas tellement changé, sauf que, maintenant, quand on se voit, on discute de nos enfants…
On s’est souvenu d’un conseil évident, simplissime, plein de bon sens. Et pourtant, parfois je l’oublie. Toi aussi peut-être.
Alors évidemment, c’est un conseil théorique, loin de moi l’idée de te culpabiliser si tu y arrives pas, si tu le fais jamais ou si cela te parle pas. Tu sais hein, moi, je suis le syndicat des Mamans Guerrières, pas des Mamans Parfaites …
Le conseil, c’est de s’arrêter. Juste s’arrêter. Souffler un bon coup. Oublier que tu es super à la bourre, super mal garée ou super sous la pluie. Oublier tout en fait.
Et prendre ton petit dans tes bras. Vraiment le prendre dans les bras. Le serrer fort (bon pas trop quand-même hein). Etre vraiment présente, dans cet instant-là, avec lui. Ecouter ses larmes. Moucher le petit nez qui coule. Respirer avec lui.
Prendre du retard, mais pour la bonne cause.
Isabelle Filliozat explique ça super bien. Dans une de ses conférences, elle explique comment éviter les crises de débordement de nos petits.
Je te résume l’affaire.
Isabelle (je l’appelle par son petit nom hein) explique que le stress est une réaction physique que les adultes ont la capacité de gérer mais PAS encore les petits, car leur cerveau ne permet pas de réguler ce trop-plein d’émotions. Du coup, nous, on fait un peu notre grosse voix, et eux, ben … ils comprennent pas.
Quand cela déborde, on s’engage dans le rapport de force, quitte à nous, perdre nos forces. Mais à lutter pour être le plus fort, tout le monde perd.
(Elle parle trop bien Isabelle).
Le petit qui déborde, c’est comme la casserole de lait qui bout. Cela ne sert à rien de mettre un couvercle et de le maintenir fermement, ni de regarder sans rien faire. Et après dans tous les cas, il faudra nettoyer tout autour.
D’où l’importance d’éteindre le gaz …
Bon, super pour la métaphore Isabelle, mais comment on fait, pour éteindre le gaz ?
Et bien selon elle, cela ne sert à rien de faire réfléchir notre petit en colère à son comportement, car quand il déborde, il a débranché une partie de son cerveau et n’en est pas capable.
La seule solution, c’est de manifester notre amour de Maman. Le serrer dans nos bras, le toucher, le regarder avec tendresse, lui communiquer chaleureusement notre amour car cela déclenche chez notre enfant une réaction d’ocytocines, la fameuse hormone de l’amour et de la relation.
Il est scientifiquement prouvé que cette hormone diminue l’hormone de stress, augmente l’immunité et développe les circuits dans le cerveau pré-frontral, celui qui permet l’empathie, la maitrise de soi, la régulation émotionnelle, l’anticipation et la responsabilité, bref le cerveau de l’intelligence émotionnelle.
Selon Isabelle Filliozat, l’amour est le carburant pour réguler le stress.
Grâce à un geste, un sourire, une marque d’attention, nous préparons nos enfants au bonheur, nous les équipons pour faire face au stress, nous leur permettons de savoir ne pas sur-réagir , ni plus tard quand ils auront des enfants.
(Bien dit ça Isabelle…)
Très concrètement, selon elle, quand notre petit déborde, qu’on sent le rapport de force qui approche, on respire, on reprend contact avec l’amour qu’on a pour notre enfant, et puis on le sert dans les bras :
– après 7 secondes, l’ocytocine commence à inonder son cerveau, il se sent mieux.
-après 20 secondes, l’enfant peut vraiment se détendre et lâcher toutes les tensions.
Après, on est tous les deux calmes, et on peut rappeler calmement la consigne.
Bon, là je t’entends hurler. C’est beau sur papier, mais franchement, quand c’est la guerre, c’est un peu dur non ?
Isabelle assure que cela demande plus d’attention au départ mais qu’au final, on gagne un temps fou et qu’on est tout de suite récompensée.
Tentant hein ?
Dernier conseil, que je trouve vraiment génial, c’est de travailler en amont, et de remplir le réservoir anti-stress dès le matin, pour aider nos petits à mieux affronter leur journée.
Et de prévoir, dans la fameuse course du matin, 5 minutes de tendresse avec chacun de ses petits, pour remplir le réservoir de bisous…
Et c’est aussi peut-être aussi une bien jolie façon pour nous, Mamans Guerrières que nous sommes, de ne pas oublier l’essentiel… Et de remplir notre réservoir… à nous aussi…

Tu auras reconnu les jolies illustrations d’un grand classique : Devine combien je t’aime de Sam Mc Bratney et Anita Jeram (Editions Ecole des Loisirs)
3 réflexions sur “Le réservoir de bisous”