OU quelques pistes concrètes pour aider nos petits à gérer peur et tristesse
Tu le sais, loin de moi l’idée de culpabiliser les Mamans Guerrières. On fait toutes comme on peut, le mieux qu’on peut, avec les outils qu’on a. Et c’est déjà formidable.
Donc rien ici pour te culpabiliser de pas faire assez bien (car de toute façon, jamais on ne fera assez bien).
Juste des pistes super concrètes qui t’aideront peut-être à faire face au déluge d’émotions. (On parle ici de la peur et de la tristesse, je parlais déjà de la colère ici. )
C’est le résumé de la super conférence d’une psychologue et coach parentale, Marina Blanchart, conférence organisée par l’association Parents-Thèses à laquelle je suis allée avec Maman Guerrière Gymnaste.
Le point de départ
Impossible d’éviter les émotions négatives à nos enfants. Impossible de les mettre sous cloche.
A nous de leur apprendre à gérer leurs émotions excessives pour en faire une force, et à les rendre autonomes pour qu’ils soient plus forts face à tout ça.
(Oui, Marina, elle te propose pas du petit programme de gnognote hein …)
Face aux peurs …
Bonne nouvelle, la peur est utile. Elle permet à ton enfant d’être prudent et de développer son courage. S’il a un peu peur, que tu le rassures, et que ça marche… Super, ne change rien.
Mais selon Marina, si tu as beau le rassurer et que ça ne marche pas, il faut vite changer de tactique.
Car dans ces cas-là, plus on le rassure, plus on lui envoie inconsciemment un message contraire qui est « oui, tu as raison d’avoir peur ! » . Et plus on tente de le protéger et de l’aider à éviter l’objet de sa peur, plus on lui envoie le message « tu n’es pas capable de faire face à cela » … En gros, on donne du sens à sa peur (argh, oui, cela m’a fait froid dans le dos aussi !)
Mais alors, comment peut-on faire pour l’aider ?
Et bien en l’aidant à vaincre (avec péril) pour triompher (avec gloire).
L’enjeu, c’est donc d’essayer de transformer sa peur en courage ou en protection. C’est à dire qu’on affronte la peur avec lui pour la traverser.
On lui demande d’abord d’en parler. Pour comprendre ce qui lui fait peur exactement. » De QUOI as-tu peur? » « Tu as peur du monstre sous le lit… Mais dis-moi, il ressemble à quoi ce monstre ? Il est de quelle couleur? Il fait quoi?
Donc en gros, au lieu d’éviter la peur, de lui dire « maiaiaiaiaissss non il n’y a pas de monstre« , on lui demande de le décrire précisément pour comprendre CE qui lui fait peur exactement.
Ensuite, on peut aussi lui demander comment il va se protéger face à cette peur.
On peut même faire avec lui le scénario du pire….. Oui, tu as bien lu. Du PIRE ….
Marina nous a donné un exemple très concret : un enfant qui avait peur le soir.
Sa technique donc : « mais qu’est-ce qui te fait peur? » Et l’enfant explique : il a peur d’un méchant qui viendrait tuer sa maman. « Ah, et si ta maman meurt, tu serais triste? » . « Oui, répond l’enfant, et je pleurerais ». « Ah raconte-moi ça, tu pleurerais combien de temps ? » … « Et après, comment serait ta vie?… Qui s’occupera de toi? … Qui t’emmènera à l’école? … Et qui fera les devoirs avec toi? »
Et ainsi de suite, on déroule le scénario du pire, on l’explore jusqu’au bout. (Ca fait un peu froid dans le dos dit comme ça, mais apparemment, c’est un soulagement pour l’enfant…)
Résultat, selon Marina, du jour au lendemain, ce petit garçon a cessé d’avoir peur et a recommencé à dormir paisiblement… (avec aussi une batte de base-ball sous son lit, sa technique à lui pour se sentir protégé)
Car le sentiment d’être capable d’affronter et de surmonter l’objet de la peur rendra notre enfant plus fort !
Incroyable non?
Jamais je n’aurais fait ça spontanément en tout cas. D’autant que cela nous renvoie aussi à nos propres peurs et angoisses.
Face aux grandes tristesses
Même logique : si tu lui dis « ne sois pas triste« , c’est comme si tu lui disais « tu ne peux pas souffrir ». C’est ce qu’on voudrait pour eux, mais c’est évidemment impossible.
Lui apprendre qu’il est capable de souffrir, qu’il va surpasser cela, c’est le plus beau cadeau qu’on peut lui faire selon Marina (et je suis tout à fait d’accord avec elle…)
Elle va même plus loin, expliquant qu’apprendre aux enfants à vivre leur tristesse, c’est réduire les risques de suicide plus tard, car un suicide, cela peut être la réaction d’un jeune qui se sent incapable de vivre une grande tristesse.
Il faut donc transformer la tristesse en acceptation.
Comment ? D’abord, en assumant notre propre tristesse de parent (en cas d’événement difficile par exemple), sans cacher à tout prix nos larmes et notre souffrance. On peut reconnaître devant nos enfants, aussi petits soient-ils, qu’on est triste, et qu’on va surmonter cela. C’est aussi une manière de le leur apprendre.
Marina compare la tristesse à un lac glacial qu’il faut traverser, un pays qu’on est obligé de visiter pour pouvoir le quitter.
En tant que parent, on peut aider notre petit à traverser ce pays de la manière la moins douloureuse possible, en l’accompagnant, en lui laissant le temps et en reconnaissant sa tristesse. En lui disant « oui, tu as le droit d’être triste, pleure…« .
Tout un programme, n’est-ce pas?
Un mot enfin de ce magnifique livre pour les petits (et les plus grands, y a pas de raison) qui illustre en couleurs, en formes et en très grand les émotions. C’est magnifique et très poétique. Dans ma tribu, on est super fan !
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