OU ses derniers jours à la crèche et ma nostalgie mal placée
Tu ne parles plus que de ça Pimprenelle. L’école. Moi grande. Moi bientôt deux ans et demi. L’école.
Je n’attends que ça. Vous déposez enfin ensemble à l’école. Ne plus traverser la ville pour déposer la grande d’un côté, la petite de l’autre. Se simplifier la vie.
Je n’attendais que ça.
En tout cas je le croyais.
Car soudain, te voilà à l’aube d’entrer à l’école pour de vrai. Pas pour du semblant. Pas pour dans deux ans. Mais là, tout de suite.
Et me voilà moi soudain un peu démunie. Ca y est, nous sortons officiellement de la phase bébé, c’est-à-dire langes à débordement/biberons à toutes les heures/nuits pourries, plus connue sous le nom officiel de « Phase de survie ».
Et là, en vrai, je fais plus du tout la maligne.
Car Pimprenelle, toi qui, il y a pas si longtemps encore, buvais goulûment mon lait, te contentais de sourire à tous vents, couchée dans ton relax, bébé yogi, chouchoutée par la tribu, portée, câlinée, amusée, heureuse avec un doudou et une berceuse, tu as, d’un coup d’un seul pris 20 centimètres, couru dans le jardin avec 3 poupées dans les bras, raconté des histoires de Tigroute et Titoubien (comprenez Tigrou et Petit ours brun), dit non non non, fait des blagues vraiment drôles et surtout, tu es devenue une petite fille.
Tout ça en 2 jours (comment ça, en 2 ans ? Non non, en 2 jours je te dis).
Ca passe très vite 2 jours. Je m’étais dit que ça durerait une éternité, que je m’écroulerais de fatigue avant la fin, que j’aurais tellement de traces de larme et de vomi sur mes habits que je ne pourrais plus sortir de chez moi (à moins de me résigner à aller travailler à poil). Mais en fait, j’avais tout faux, parce que c’est déjà fini.
Déjà, les nuits pourries deviennent exceptionnelles. Déjà, tu manges toute seule. Déjà tu oublies de t’accrocher à mes jupes pour courir jouer avec ta soeur. Déjà tu cherches à quitter mes bras pour vivre ta vie.
Déjà.
Alors oui, il y a encore quelques aller-retours, d’anciens réflexes de bébé, de petites mimiques comme avant, des larmes de crocodile… Mais le grand passage a commencé.
Moi qui ai tellement haï toutes les mères d’enfants plus grands qui me répétaient « profite de tes bébés, ça va pas durer », je me suis surprise il y a pas très longtemps à faire pareil.
Ce n’est pas toi qui redoutes de quitter la crèche. C’est moi.
Bouleversée à l’idée de dire au revoir pour toujours à tes puéricultrices et leur petit univers si doux. Elles qui vous auront toutes les deux cajolées, portées, changées, nourries, consolées, chouchoutées, raisonnées. Tant appris. Et surtout qui vous auront aimées. Et qui m’ont si souvent, sans le savoir peut-être, rassurée.
Bouleversée aussi à l’idée de dire au revoir aux petites que vous avez été, que j’ai déposées encore minuscules, avec mes petites bouteilles de lait, vos doudous et de timides recommandations dans vos cahiers de liaison, celui avec le gros coeur rose, et celui avec le poisson hilare.
Et avec toute cette ambivalence de vouloir courir vers ce travail que j’aime tant. Mais à reculons parce que vous me manquiez déjà.
Pimprenelle, ma petite rayonnante, il est temps pour toi de rentrer à l’école, tu le sais, tu te réjouis, et tu as mille fois raison. Tu seras dans ton instant présent, là où tu dois être. Toute entière à ça.
Dans quelques semaines, tu mettras ton cartable sur le dos, mes bisous dans ta poche, et tu me feras un petit signe. Tu pleureras peut-être un peu, mais pas longtemps, certainement.
Tu ne le sais pas, mais moi, j’en mènerai vraiment pas large. Car à peine passé le coin, je serai déjà à ramasser à la petite cuillère.
Mais promis, promis, je ne te le dirai pas.
Je ravalerai cet étrange sanglot qui m’étreindra soudain le coeur. Comme toutes les mamans, je te décrocherai le plus grand des sourires, en te chuchotant à l’oreille tu vas bien t’amuser, je suis fière de toi, ma grande fille de 2 ans et demi.
Et puis je partirai vite, pour te laisser vivre ta vie bien à toi.
Et pour cacher les larmes que je n’aurai pas su retenir.
Si fière de toi, confiante, convaincue que tu as les ressources pour bien vivre ta première journée, et toutes celles qui suivront.
Emue en me souvenant de toi si petite. Et en te voyant soudain si grande…
Et pleine de gratitude de vivre de si belles montagnes russes émotionnelles… sur le pas d’une classe de maternelle…
Ne surtout pas pleurer devant moi 😦 aussi non on sera 2 si pas 3 avec Pimprenelle,profitez en encore quelques semaines 🙂
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Devenir maman m’a rendue très émotive, mais j’ai développé aussi une très grande capacité à m’émouvoir très discrètement 😉
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J’en reviens toujours à mes pampers mais tu verras…:-)
Bonne rentrée à Pimprenelle et… à toi!
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Les pampers… on en est presque débarrassés et je décompte… Mais promis, si un jour je suis nostalgique, je te fais signe 🙂 Il parait qu’être nostalgique, c’est la deuxième nature d’une maman 😉
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J’ai vécu ça il n’y a pas si longtemps, et je te confirme que c’est un vrai bonheur de les déposer au même endroit. Il faut dire que quand tu connais déjà l’école, les instit, etc. c’est plus simple… J’avais réfléchi à un billet de blog sans jamais le publier. Ça s’appelait « ne grandit pas si vite ma chérie ». Et puis au final, après les larmes des 1ers jours, on est contents de les voir si bien grandir 🙂
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Oui, ne grandis pas trop vite…. et le bonheur aussi de les voir bien grandir, c’est exactement ça… 🙂
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Je me retrouve tellement dans ce texte !!! Merci d avoir mis des mots (et si bien formulés) sur cette pensee qui me terrorise interieurement et que je refoule le plus souvent possible 😃
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Merci Cindy 😘
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